Le stage se déroule sur 6 séances de 2H les lundis après-midi, de 17H à 19H
dans l'espace du LOKAL à Saint-Pierreville.
8 stagiaires participent à ce stage
Conception/animation: Bernard Fournier

UNE INVITATION AU REGARD ET AU JEU

Un sujet futile?... simulacres de pâtisseries, vrais faux semblants, activité régressive, retour à l'enfance avec le souvenir des dinettes que chacun de nous a pratiqué avec beaucoup de plaisir et d'imagination sous le regard bienveillant et un peu nostalgique des parents.

Non! un sujet très sérieux; peu importe le sujet; seules les créations réalisées à partir d'un sujet, quel qu'il soit, mériteront une attention. Nous sommes dans la "re-présentation" c'est à dire une prise de distance avec l'objet inducteur; cet ÉCART entre l'objet et sa représentation est au coeur de toute création artistique.

Le sujet des pâtisseries sera prétexte à aborder les notions de base du champ des arts plastiques: les couleurs, les formes, les matériaux, les matières et textures, les gestes, la composition en 3 dimensions.

Le stage aura permis à un groupe d'adultes de renouer avec ces plaisirs de l'enfance, c'est à dire "patouiller" à pleines mains en osant les mélanges les plus improbables, JOUER avec les matières, les couleurs, les formes, de manière totalement décomplexée, libérés d'un léger sentiment de honte.

Séances 1 et 2:

1- Le temps du regard

Observation de plusieurs vrais gâteaux (éclairs au chocolat, mille feuilles, choux à la crème, tartelettes... etc.).

Observation des formes, des couleurs des matières de la structure, de l'organisation des différentes parties... puis dégustation.

2- Expérimentations

C'est un temps d'exploration: JOUER avec les matériaux, les couleurs, les médiums, la chaleur, OSER les mélanges, mais selon un cadre de recherche précis et quelques contraintes (formats imposés, les essais doivent être stabilisés après séchage ou cuisson)

C'est un temps de PARTAGE des expériences avec des temps de mises en commun afin que les recherches puissent bénéficier à l'ensemble du groupe

Ainsi chaque essai conservé sera accompagné de sa recette.

Expérimentations sur les matières de recouvrement des matériaux

Expérimentations sur les petits volumes et premiers assemblages

Oeuillades printanières

Le travail est nourri par différents écrits d'artistes:

Peindre n’est pas teindre

Teindre c’est changer la couleur et rien de plus. Mon mouchoir, mes chaussettes, je les trempe avec une boule (de rouge), je n’en modifie pas appréciablement les qualités essentielles. La fine toile légère reste fine toile légère, la grossière reste grossière, le coton reste coton et la laine laine.

Tandis que le peintre transmue; il sait manier ses enduits de manière à transformer ce limon délicat (ou ce mur) en substance de feuille d’arbre, de bois équarri, ou d’écorce, de coquille d’oeuf, de faïence ou de plancher sale, de peau de reptile ou de poisson, de silex ou d’ardoise, de crème, de glace, de peluche, de moire ou de velours, ou de sol pierreux.

À pleines mains

Le geste essentiel du peintre est d’enduire. Non pas étendre avec une petite plume, ou une mèche de poils, des eaux teintées, mais plonger ses mains dans de pleins seaux ou cuvettes et de ses paumes et de ses doigts mastiquer avec ses terres et pâtes le mur qui lui est offert, le pétrir corps à corps, y imprimer les traces les plus immédiates qu’il se peut de sa pensée et des rythmes et impulsions qui battent ses artères et courent au long de ses innervations, à mains nues ou en s’aidant s’il se rencontre d’instruments sommaires bons conducteurs — quelque lame de hasard ou court bâton ou éclat de pierre — qui ne coupent ni affaiblissent les courants d’ondes. Après cela combien vain qu’on trouve là peu ou beaucoup de couleurs et quelles elles sont! Bien misérable chose que le blanc employé soit un peu sale ou le jaune un peu terne! De la boue seulement suffit, rien qu’une seule boue monochrome, s’il s’agit vraiment de peindre et non colorier des foulards.

Dubuffet, extraits de « Prospectus et tous écrits suivants »

Séances 3, 4, 5 :

Réinvestissement des découvertes précédentes et développement de projets personnels de plus grande ampleur, formes dans l'espace à partir de différents éléments qui seront ensuite assemblés par juxtapositions, superpositions , etc., selon certains principes observés dans les vraies pâtisseries.

L'atelier

Il rend compte d'une activité très paisible, réalisée avec beaucoup d'attention et de concentration; peu ou pas de papotages, mais des regards constructifs exprimés lors des mises en commun.

Pour certains stagiaires, le travail est largement développé à la maison entre 2 séances, sans aucune obligation!

Les productions finales

Portions individuelles / assiettes préparées

Pièces "montées"

Catherine - Café douceur en cascade

Gérard - Le Mont Gâteau

Fred - Croissant d'or sur marée noire

Hélène - dessert lacté 1er âge

Yves - La dame de fer - Gâteau auto-portant

Martine - Gâteau de sauvetage

Befo - Le Pis(e) aller

Maghi - Wedding cake for a seehorse

Maghi - Gâteau Saint valentin

Pascaline - La pomme d'amour

Hélène - Le perfide

Gérard

Befo

Le vernissage et l'exposition

Temps essentiel dans la mise en scène et la valorisation des oeuvres

C'est un nouvel éclairage sur des objets auxquels on ne porterait aucune attention dans d'autres circonstances, d'autres lieux.

C'est le lieu de la mise en commun de créations singulières réalisées à partir des mêmes consignes, avec les mêmes moyens plastiques, dans des conditions identiques.

Créations chargées de la personnalité, de l'identité de chaque auteur.

Pour le vernissage, les vrais aliments sont installés parmi les créations plastiques et obligent les visiteurs à redoubler d'attention! à ouvrir l'oeil avant d'ouvrir la bouche....

Une nouvelle invitation au regard.